Baptême de la cave de l'Ambassade

Bureau de l'Ambassadrice du LD :

Les vélins s'entassaient devant elle, la main qui avait tenu la plume toute l'après midi lui donnait quelques douleurs, et elle voyait le soir tomber par la fenêtre du bureau.

Trempant une nouvelle fois la plume dans l'encrier, un soupir franchissant ses lèvres, il lui sembla soudain entendre un bruit.

Un courant d'air se faufila par l'entrée du bureau, dont la lourde porte était restée ouverte, et la jeune femme regarda, pensive, la flamme vaciller, manquer de s'éteindre puis reprendre sa vigueur.
Elle se leva, prit le châle sur l'un des fauteuils, l'enroula autour de ses épaules, et se frotta vigoureusement les bras pour se réchauffer.

A nouveau, un bruit, étouffé...

Intriguée, elle se demanda ce qui se passait, qui pouvait bien faire du bruit à cette heure, dans le château diplomatique de Champagne.

Elle écrivit deux lignes de plus en conclusion, toujours debout, parapha la lettre, la mit de côté. Vérifiant que l'encre d'un rapport pour le ld avait séchée, elle enroula le parchemin, l'attacha à la patte du pigeon qu'elle fit sortir de la cage, et le regarda s'envoler par la fenêtre du bureau.

Enfin, curieuse, elle s'approcha du couloir, guettant un nouveau bruit, et fut comblée bien vite dans son attente par un troisième écho qui semblait provenir du tréfond du château. Comme du verre qui se brisait...

Des brigands tentent peut être de prendre le bâtiment ?

La question qu'elle venait de se poser à elle même la fit sourire. Ils se trompaient de château, si c'était bien là l'intention de vils rodeurs que de chercher un trésor.

Se peut il qu'ils aient des geôles dans les caves du château, enfermant ici des prisonniers estrangers ?

Perdue en conjectures, elle décida de prendre le chandelier et de descendre voir de quoi il en retournait...

Dans les escaliers :

Prudente, la Dame de Marcieu avançait marche après marche, tendant les bougies bien au devant, guettant le moindre bruit de pas, fouillant des yeux le peu qu'elle pouvait voir de cet escalier en colimaçon. Elle ne voyait que la lisse de bois luire à l'éclat des flammes qu'elle mettait devant elle, et arriva bientôt au rez de chaussée, devant le grand hall d'accueil.

Un garde dormait devant la porte majestueuse qui faisait l'entrée du château, et, plus loin, elle croisa un jeune homme qui semblait dans ses pensées.
Elle voulut lui parler, mais celui ci, à son approche, changea de couloir rapidement et s'éloigna...

Décidément, il faut croire que le château est bien vide à cette heure, et le peu qui sont là sont peu loquaces !

Zoyas fit la moue, et trouva à nouveau un escalier, bien plus rustre que le précédant, qui semblait descendre à des caves.
La lumière était encore plus ténue, et, presuqe arrivée en bas, elle entendit très nettement cette fois un grand fracas provenant d'une salle tout au bout d'un très long corridor.

Portant bien haut le chandelier, elle avança, son autre main libre fouillant déjà la besace dans laquelle elle avait négligemment fourré sa dague. Le temps qu'elle la retrouve, elle pourrait mourir cent fois.
Soudain, quelque chose dans ses jambes !
Plus qu'un frôlement, comme un objet qui venait d'être jeté exprès entre ses pieds...


Hiiiiiiiiiiiiiiiiiihiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Elle venait de pousser un grand cri, trébucha, se retrouva par terre, les bougies devant elle, certaines s'étant éteintes, d'autres faisant mine de vouloir lécher et embrasser les murs alentours pour s'étendre.

Les ramassant rapidement, tâchant de ne point éteindre les dernières allumées, elle tenta de se relever, la dague en main, cherchant des yeux l'objet qui l'avait mise au sol.

Scrutant l'obscurité, elle vit une forme, non loin, petite, ramassée...

Non ! Un chat !

Fripouille !

Elle faillit lui lancer un des bâtons de cire éteint qui ne servait plus, puis entendit à nouveau du bruit de verre dans la salle du fond.
Sans doute un de ses compagnons qui faisaient tomber les verres ou les bouteilles ?

A cette deuxième pensée, elle trouva fort dommage que de l'alcool fut gâché ainsi, puis se demanda :

Mais n'y a t il personne d'autre qui ait entendu ce vacarme ?

[hrp] si d'autres veulent se joindre à moi pour une petite beuverie improvisée ? [/hrp]

Anthoyne avait rédigé des messages et des rapports toute l'après midi. Etant assez énervé d'être resté cloitré dans son bureau, il décida, malgré la nuit qui tombait, de sortir un peu prendre l'air afin de réattaquer son travail dans de meilleures conditions.

Après s'être perdu dans le château, il passa devant un escalier descendant surement dans les caves et il entendit un cri de femme qui provenait de cet escalier. Le jeune homme se figea, un sourcil réhaussé, se demandant comment on pouvait crier ainsi. Il ne chercha pas longtemps à comprendre et tendit vers l'escalier le chandelier qu'il avait pris dans son bureau avant de descendre les marches en courant espérant qu'il n'y avait rien de grave.
Arrivé en bas, il vit une faible lueur au bout du corridor, il s'avança et vit une femme en train de se relever face à lui. Il s'approcha d'elle voulant s'assurer qu'elle allait bien avant qu'elle lâche un "Fripouille" ce qui stoppa net le breton. Il resta figé, les yeux écarquillés et rivés sur la femme, une main tenant la chandelle et l'autre se désignant lui même.

Moi?! Fripouille?

Puis un bruit de verre retentit au fond du couloir ce qui attira l'attention du jeune ambassadeur. Il pencha légèrement la tête afin de voir ce qu'il y avait au fond de ce looong corridor. Une porte, une simple porte.
Il regarda de nouveau la dame, toujours avec la même expression d'étonnement, et s'adressa à elle :

Bonsoir. Vous... Vous savez ce qui se passe là bas?

Cette fois-ci, son doigt désignait cette porte assez commune dans sa morphologie.

Un jeune homme vanit d'arriver, tandis qu'elle se relevait maladroitement...Quelle image devait elle donner ? Peu lui importait à vrai dire, la frayeur, courte mais intense, qu'elle avait ressentit faisait encore palpiter son coeur lorsque l'homme face à elle demanda incrédule si le fripouille qu'elle venait de lâcher lui était destiné....
Mais avant qu'elle put répondre, déjà il demandait, intrigué lui aussi, ce qui pouvait bien se passer là bas, désignant la porte du fond...

Bonsoir....

Son nom lui était encore inconu, elle décidé de se présenter...

Je sui Zoyas, Dame de Marcieu, Ambassadrice du Lyonnais Dauphiné en ces terres !

Elle retrouvait enfin mots, prestance, et contenance après ce facheux incident...

Saleté de chat !

Pensa elle une fraction de seconde, avant de reprendre, souriante :

Dans de telles circonstances que font notre rencontre, vous pouvez m'appeller Zozo, comme bon nombre, si vous le souhaitais...

En fait, elle n'avait pas du tout aimé ce surnom qu'on lui donnait maintenant, mais seuls ses amis l'appelaient ainsi, alors, soit, elle s'y pliait de plus ou moins bonne grâce...

Regardant vers le fond, elle répondit à l'interrogation de son interlocuteur, dubitative.

Je ne sais ce qu'il se passe là bas...Une geôle, peut être, ou encore un bureau caché ?

Son regard revint se planter dans celui du jeune homme lorsqu'elle apperçut un visage familier...

Tient !

Cerberos ! Le Bon Soir !

Ah, et bien l'on peut dire que je suis heureuse de voir quelqu'un qui connait ces lieux, peut être pourrez vous nous dire ce qui se trâme derrière cette porte ?

Son sourire se figea net.

Les deux gardes accompagnant celui qu'elle connaissait comme le Cace Adjoint venaient de faire leur entrée dans le corridor, armés d'épées qui devaient être tranchantes à souhait.

Leur air maussade ne lui disait rien qui vaille....

Quand la Dame se présenta, Anthoyne reprit un air sérieux et il s'inclina avant de s'adresser à Zoyas, le sourire aux lèvres :

Enchanté Dame Zoyas.
Excusez moi, je manque à tous mes devoirs ce soir, je ne me suis pas présenté : Anthoyne, ambassadeur du Grand Duché de Bretagne auprès du Duché de Champagne.

Le jeune homme sourit de plus belle à l'écoute du surnom qui était donné à Zoyas.

De drôles de circonstances en effet mais je ne pourrais me permettre de vous appeler ainsi, une Dame de votre rang, même si d'autres personnes le font.

Un léger sourire se redessina sur le visage du breton avant de poser à nouveau son regard vers la porte du fond.

Une geôle? Avec un tel raffut? J'en doute. Une salle de tort...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il entendit des personnes s'approcher derrière lui. Anthoyne se retourna et vit un homme bien habillé entouré de deux soldats armés, l'épée mise en avant et leur main sur la garde. L'accueil n'était surement pas, dans un premier but, être un accueil chaleureux. La Dame de Marcieu prit la parole et s'adressa à l'homme au centre qu'elle semblait bien connaitre. Anthoyne écouta la jeune femme mais tout en restant attentif aux deux sentinelles.

Tandis que les gardes commençaient quelque peu à se détendre, une nouvelle apparition eut lieu. Une Dame se présentant comme la vice duchesse, la procureur, et ambassadrice en Limousin. La jeune femme se disait que peut être les caves allaient devenir le dernier lieu à la mode, et cela la fit sourire.

Bien le bon soir, Dame,
Je suis Zoyas, Dame de Marcieu, ambassadrice du Lyonnais-Dauphiné en vos terres, ainsi qu'en Guyenne, et également Conseillère au commerce.

Elle sourit, et rajouta, un clin d'oeuil à la femme devant elle, sachant qu'on avait toujours besoin de vendre et d'acheter :

Au cas où cela pourrait vous être utile, bien que je connaisse assez bien à présent vos Cac, Cace et adjoint au cace...

A l'assemblée :

Quelqu'un sait il ce qu'est cette salle derrière moi ? J'ai entendu des bruits, et comme un malheur, un chat s'est jeté sur moi...

Elle aimait bien en rajouter un peu...Elle aurait dû dire gros chat sauvage, mais si l'un d'eux le croisait plus tard, elle aurait l'air maline...

L'un des garde s'avança, et d'un ton courtois mais toujours aussi froid :

C'est le Bar, Dame...

Aussitôt dict, il recula à nouveau d'un pas pour reprendre sa place, attendant certainement les ordres de Cerberos.

Sourcils hauts, étonnée que ce lieu ne soit pas plus fréquenté, elle se retourna vivement en s'y dirigeant..

Un bar !
Et bien, allons donc le vider, j'ai eu quelques émotions, et nous allons fester notre rencontre à tous !

Rien de tel que le verre de l'amitié !

Elle avait l'habitude des boissons montagnardes...Le Génépi, la Chartreuse, fabriquée non loin de son domaine, et se demandait quels étaient les alcolls du cru...

Une femme vint se joindre au groupe. Elle se présenta comme la Vice-Duchesse de Champagne, Maltea Wagner. Il avait déjà entendu parler de cette femme, il la rencontrait enfin. Zoyas se présenta et à ce moment là, Anthoyne percuta qu'il était bien entouré, lui simple ambassadeur. Quand la représentante dauphinoise eut fini, il prit la parole :

Enchanté Dame.
Je suis Anthoyne, ambassadeur de Bretagne auprès de la Champagne.

Cela faisait bien maigre à coté des présentations précédentes. Puis Zoyas redemanda et cette fois-ci à tout le monde, ce qu'on pouvait bien trouver dans cette pièce. Un des gardes lui répondit en affirmant que c'était un bar.

Anthoyne fut étonné qu'un bar puisse se trouver ici. Mais après mures réflexions, il pensa que c'était bien probable car surement juste à coté de la cave.
La Dame de Marcieu fit à ce moment la proposition de le vider et de prendre un verre de l'amitié à laquelle le citoyen breton répondit :

Vider la cave? Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais un verre de l'amitié, c'est avec plaisir que j'accepte.

Il hocha de la tête et se pencha légèrement devant le Commissaire Au Commerce afin de la saluer.

C'est un plaisir de vous rencontrer en cette belle soirée Dame !

Il aperçut ensuite une deuxième personne, à coté d'elle qu'il identifia comme un Ambassadeur à la richesse de sa tenue. A peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche pour le saluer et demander son identité qu'il entendit un léger frottement d'habits derrière lui... Il se tourna et fit un pas en arrière en se trouvant nez à nez avec la Maltéa Wagner qu'il salua en s'inclinant bien bas devant celle qu'il avait accepté de protéger, quel qu'en soit le prix.

Mes respects Duchesse... Je ne m'attendait point à vous rencontrer ici même.

Il se redressa et salua chaleureusement le dernier individu présent dans le couloir.

Le bonsoir Excellence, je suis Cerberos, Vice-Chambellan du Castel de Champagne.

Le Garde qui s'adressa à Zoyas lui rappela leur présence... Il s'empressa de les congédier tout en les remerciant de l'avoir accompagné pour vérifier la sûreté du bâtiment.
Il se tourna vers les différentes personnes encore présentes et tendit le bras vers la petite porte en chêne.

Je vous en prie, entrez donc à l'intérieur pour vous restaurer !

Je me sentais déjà mieux. Je respire lentement et profondément, la fatigue commençait a passer. j'écoutais d'une oreille distraite ce que les gens disaient mais sans y prêté une grande attention. Je commençais a me perdre dans mes pensées et a rêvassé, certainement du aux effets de ce succulent vin.
Soudain une douce voix me fis sortir de mes pensées. Je me tournas ver l'auteur de ses paroles, et fus agréablement surpris de voir, la personne en question.
Il s'agissait d'une magnifique jeune femme a la longue chevelure rousse.
Je crus d'abord a une hallucination, mais je compris qu'il s'agissait bien de la réalité quand elle se présenta.

Citation :

Bien le bon soir, Messire !
Zoyas, dame de Mariceu, ambassadrice du LD, ravie de vous rencontrer !
SOuhaitez vous peut être vous joindre à nous ?

Je me leva de ma chaise, lui souris et lui répondis.

Bien le bonsoir excellence.
Je me nome drizzt do urden, et je suis votre garde ducal pour vous servir.
Je suis également ravi de faire votre connaissance.

Je m'inclina bien bas en signe de salutation, me redressa et répondis a sa question.

Je serais ravis de me joindre a vous, mais vous savez les discutions politique ne sont pas trop ma tasse de thé.

Mon regard bleu/gris la fixa droit dans les yeux, attendant une réponse de sa part.

Le nouvel ambassadeur du Limousin arriva dans la cave après avoir lu tout le courrier qui l'attendait dans son bureau, un peu de détente lui ferait le plus grand bien.

Bonjour messires et gentes dames, je me présente, Sire Amael, nouvel ambassadeur du Limousin en Champagne où j'espère nouer de fructueux contacts. En attendant, je prendrais bien une coupe de ce merveilleux nectar dont on m'a tant parlé, je suis plus habitué à la mirabelle et à la vieille prune mais je ne suis pas contre de varier les plaisirs.

Après s'être tous installé confortablement, l'ambassadrice du LD partit chercher quelques bouteilles qu'elle ramena assez rapidement et présenta. Au même instant, un homme entra dans la salle et salua tout le monde avant de se rendre au comptoir. Tandis que Zoyas partit lui proposer de venir s'installer avec le groupe, un autre sieur entra à son tour. Ca avait l'air d'être un rapide. Il se présenta tout de suite et était prêt à attaquer la boisson alors que personne ici n'avait réellement commencé à boire, les bouteilles avaient été à peine ouvertes.

Anthoyne sourit au sieur, se leva et le salua.

Bonjour Excellence. C'est un plaisir. Je suis Anthoyne, ambassadeur du Grand Duché de Bretagne auprès du Duché de Champagne.
Si vous voulez donc goûter à ce petit vin fort gouteux, venez donc vous asseoir parmi nous.

D'un signe de la main, il l'invita à prendre place avec eux.

Amael fut très content qu'on s'intéresse à lui et entama la conversation avec l'Ambassadeur du Grand Duché de Bretagne.

Bonjour Excellence, enchanté de faire votre connaissance, j'espère que trinquer avec un ancien ennemi ne vous pose pas de problème, j'ai visité votre belle région avec les troupes limousines il y a quelques mois, la région est vraiment très belle, je suis d'ailleurs resté en convalescence durant 6 mois à Rieux pour me remettre d'un coup fatal assenné par un mercenaire.
C'est bien mieux que nous soyons en paix maintenant, les guerres ne ramènent rien de bon, il vaut mieux discuter plutôt qu'avoir le recours aux armes, tous ces événements ont causé bien des dissenssions en Limousin.
Buvons donc à la prospérité de nos deux provinces et au bonheur de nos populations, ce petit vin a très bon aspect je dois dire, çà va nous changer du chouchen et de la mirabelle A votre santé vos Excellences ! Dame Zoyas, excusez mon ignorance, je vois que vous êtes Ambassadrice du LD, je ne connais pas le LD, çà se situe où exactement ?

S'adressant à nouveau à la jolie dame qui représentait le LD, Amael lui dit en souriant.

Excusez- moi, Excellence, on vient de me souffler que le LD est l'abréviation pour le Lyonnais-Dauphiné, donc moi je suis Ambassadeur du LM , le Limousin et la Marche. Si je me souviens bien, c'est notre Comtesse Ewaele de la Boesnière qui vient d'être en poste comme Ambassadrice auprès du Lyonnais-Dauphiné.

Zoyas avait eu un instant d'inconscience. Elle n'avait plus ni vu ni entendu quoique ce soit.
Sans doute était ce dû à la frayeur qu'elle avait eu dans le couloir, lorsqu'alors seule elle avait été bousculé par cet animal. Elle avait mesme oublié d'en informer Cerberos, mais soit, il devait être partit à présent. Et le jeune homme dont elle s'était approché lui souriait sans prendre ombrage de son absence qui n'avait probablement duré que quelques secondes..

Veuillez me pardonner, Sire !

Vous disiez vouloir boire avec notre petit groupe, ne vous inquiétez donc point, je doute que la conversation reste bien longtemps politique.
Et quoi de mieux pour resserer les liens que de trinquer ?
Elle sourit alors qu'un autre homme, qu'elle n'avait point vu entrer, lui parlait visiblement, la regardant avec bienveillance également.

Décidément, je dois avoir l'air bien sotte... pensa t elle en son for intérieur. Néanmoins, elle lui répondit comme si de rien n'était...

Sire ? Pardonnez moi, je n'ai point saisi vostre nom..
Ainsi donc vous estes du Limousin Marche ? Fort bien ! Nous ne sommes pas tant éloignés en effet, cet un bien bel endroit...

Elle se rappela soudain qu'elle n'avait toujours rien à boire, fronça les sourcils et s'approcha à nouveau des bouteilles afin de se servir du vin de framboise ou du Moretum.

Amael s'empressa de répondre à la jolie dame.

Sire Amael, Dame Zoyas, c'est ainsi qu'on me nomme, je ne fais pas encore partie de la noblesse mais je ne déséspère pas d'avoir bientôt mon fief, la noblesse est très difficile à acquérir en Limousin, comme partout je suppose.
Je goûterais bien également un peu de moretum bien que çà va me sembler fade à côté de notre vieille prune et notre mirabelle du Limousin. En tout cas, cette cave me semble bien sympathique, j'y viendrais souvent après le temps passé à mon bureau, je dois dire que je suis un peu perdu dans mes nouvelles fonctions car je n'ai eu aucune formation, si vous pouviez me donner quelques conseils, ce serait très apprécié.

Quel débit de parole ! Cet homme était tout simplement incroyable ! Certes, il arrivait à Anthoyne de parler longuement mais c'était lors de discours.
Le jeune homme était très étonné que quelqu'un puisse avoir un débit aussi impressionnant.
Mais, il était fort souriant ce qui était très agréable et en aucun cas offensant. Rare de nos jours? Peut-être plus mais à une période si. Anthoyne lui adressa un sourire en retour.

Oh, cela ne me gène point et c'est avec plaisir que je trinque avec vous.

Au fond de son esprit, il se fit une remarque à lui même n'ayant jamais été ennemi de la France. Certes, le sieur n'était pas au courant des origines du breton d'adoption mais tout même un léger sourire se dessina sur le visage d'Anthoyne qu'il effaça tout de suite afin de ne rien laisser paraitre.

La Bretagne est en effet une très belle région, personne ne peut le nier.
Et vous avez raison, la guerre n'apporte rien de bon... Oh que non...

Toujours avec un sourire aux lèvres car toujours impressionné par cette facilité à parler, Anthoyne leva son verre.

A la prospérité de nos provinces.

"Au bonheur de nos populations." Cette phrase le surprit encore plus. Première fois qu'il entendait ça. Ils étaient très peu à le dire et encore moins à le penser mais lui semblait sincère alors Anthoyne leva son verre un peu plus haut.

Oui, au bonheur de nos populations !

L'instant d'après l'ambassadeur du LM s'était déjà tourné vers Zoyas. Hé bien, il était rapide celui là ! Anthoyne suivit avec attention la scène et ne peut s'empêcher de sourire à nouveau.
La jeune femme semblait revenir de loin. Puis il remarqua cette dernière en train de servir à boire pour la première fois. Anthoyne ne put s'empêcher de rire doucement. Le manque de boisson ! Bien entendu, c'est mauvais ça, tout le monde le sait !

Et c'était reparti, Amael avait repris la parole. Incroyable, c'est ça le mot, incroyable. Le breton écoutait attentivement le sieur et notait ses qualités et défauts. Ambitieux, c'est bien ça mais peut-être parlait-il un peu trop cette fois-ci, il précisait des choses à ne pas dire.
On voyait également que cette femme le passionnait. Très belle femme en effet, yeux magnifiques, chevelure de feu. Tiens, ceci lui fit penser à Sainte Nathan qu'on lui avait décrit. Simple coïncidence, elle ne lui ressemblait surement pas.

Et vint le moment où le représentant du LM demanda des conseils à Zoyas qu'il faudrait adopter en tant qu'ambassadeur. Il était surprenant, Anthoyne l'avait compris mais à ce point, il ne l'imaginait pas. Généralement, on demande des conseils à son Chambellan... ou un ambassadeur du lieu où on réside... mais à un ambassadeur étranger. Cet homme le fascinait.

Il attendait patiemment la réponse de Zoyas pour savoir comment elle allait répondre à ça. Dans cette attente, Anthoyne remarqua que son verre était vide et naturellement le remplit.

Amael prit le verre de moretum que lui tendait Zoyas et y porta les lèvres.

Ce breuvage a un goût un peu spécial mais ce n'est pas mauvais à boire, à votre santé belle dame.

L'ambiance était vraiment très sympathique, il se dit que la diplomatie valait mieux que les luttes politiques, çà lui semblait reposant. Il sourit quand Zoyas déclara que l'Ost du LD était le meilleur du Royaume, il avait déjà entendu çà en Limousin au sujet de la COLM limousine.

J'aurais cru rencontrer plus de diplomates en me rendant dans cette cave, sans doute que d'autres vont arriver, j'aimerais beaucoup mieux connaître les autres provinces et savoir ce qui s'y passe.

Se tournant vers l'Ambassadeur breton.

Oui, Messire, comme Dame Zoyas, j'aimerais avoir des nouvelles sur votre beau Duché, si vous n'y voyez pas d'inconvénient évidemment.

Anthoyne écouta avec attention les conseils donnés par Zoyas à Amael. C'était, en effet, les bases de travail d'un diplomate. "Un diplomate doit savoir écouter et parler...". L'ambassadeur breton sourit tout de même à cette phrase qu'il trouvait incomplète.
Il allait le faire remarquer quand la jeune femme s'adressa à lui. Il l'écouta attentivement et fut très étonné de voir qu'elle pouvait citer ce genre de détails. Le jeune homme resta calme et essaya de cacher sa surprise. Puis il se rappela assez rapidement qu'elle s'était présentée auprès de la Duchesse de Brienne en tant que CaC du LD si Anthoyne avait bien compris. Cela, expliquait le fait qu'elle puisse énoncer des détails de ce genre.
Léger sourire à Amael quand ce dernier appuya, à son tour, la demande de la représentante du LD avant de regarder la jeune femme afin de lui répondre.

Vous semblez être bien renseignée sur la Bretagne, Excellence.
En effet, les prix sont toujours aussi bas comparé à ceux en vigueur dans la majeure partie du Royaume de France. Enfin, il me semble mais il doit bien y avoir quelques exceptions. La LD fait peut-être partie de ces cas? Regard vers Amael. Ou le LM aussi? Sourire avant un léger silence pour faire la transition.
La politique? En effervescence : Elections ducales obligent. Elles auront lieu dans neuf jours alors vous comprenez, il y a un peu d'agitation avec les débats sur les programmes. Comme partout de toute manière.

Il prit une gorgée de rasade et sourit à ses homologues.

Et vous, Messire, qu'avez vous à nous dire sur le LM? Je connais que très peu ce comté.

Amael trouvait cet Ambassadeur Breton bien sympathique, mais il était un peu sur ses gardes malgré tout, il se rendait compte que trop parler nuit. Se tournant vers le Breton.

Excellence, je ne suis pas trop au fait sur les prix pratiqués en Limousin-Marche, mais d'après ce que j'ai vu les prix du blé et du pain varient d'une ville à l'autre, chaque Maire fixe les prix planchers de rachat par la ville comme vous le savez, cela dépend donc des Maires, n'ayant jamais occupé le poste de CAC je ne suis pas spécialiste en commerce. En tout cas, nos caisses se sont bien remplies maintenant, notre Comté relève la tête.
Chez nous, les élections pour le Conseil Comtal se sont faites il y a environ un mois, les prochaines seront pour le 13 juillet, je serais malheureusement en retraite à cette époque mais je compte faire partie d'une liste au mois de septembre, je visais le poste de Connétable mais on m'a écarté, bien sûr il ne faut que 12 conseillers et il y a beaucoup de talents en Limousin.
Voilà, j'espère que je n'ai pas trop parlé cette fois. Je reprendrais bien un verre, mais je préfère cette délicieuse boisson pleine de bulles qu'on fabrique ici

Anthoyne sourit.

C'est une généralité en fait et ne dépend pas vraiment d'une mairie ou l'autre, les prix en Bretagne sont plus bas.
C'est très bien pour votre duché, vous m'en voyez ravi. Sincèrement.

Un jour, ça viendra, il faut être persévérant et prouver son attachement à son duché. Et bien entendu, travailler mais cela va de soit.

Léger sourire du coin des lèvres.

En effet, très bon ce vin de Champagne. Je suis sûr que Dame Zoyas est d'accord avec nous.

Tourne son regard vers la jeune femme rousse.