Le garde en était resté bouche-bée... non pas qu'il fut locace en temps normal, lui, hormis prévenir le Chambellan des arrivées, il n'était pas bon à grand chose... Là, il recula d'un pas, avant de courir dans le couloir, jusqu'au bureau de son Excellence Jeanmerlin où il tint ces propos :
Vostre Excellence, y'a des angevins qui nous envahissent ! Ils sont aux portes du Ratafia et tout ! Et à cause de vostre politique pacifiste, y'a même pas un couteau à viande pour se défendre !
Et le Chambellan de demander des précisions sur les attaquants. Question à laquelle il fut répondu :
Ils sont au nombre de un ! Enfin, une en fait... Même qu'elle a pas l'air bien méchante, et qu'elle dit qu'elle est une Excellence aussi. Mais à mon avis, c'est une ruse, vot' Excellence.
Fort heureusement, le Chambellan n'avait jamais fait grand cas des avis de son garde. Il se présenta donc gracieusement à la nouvelle arrivante, avec un sourire et une revérence de surcroît :
Soyez, Excellence, la bienvenue au Castel du Ratafia, résidence des ambassades de Champagne. Je suis le Sieur Jeanmerlin d'Epernay, Chambellan de Champagne.
Le Chambellan marqua une pause et remarqua néanmoins :
Vous me voyez un brin étonné, Excellence. Il m'avait été rapporté, il y a peu, que le Duché d'Anjou souhaitait ne pas entamer de dialogue diplomatique avec la Champagne. En savez-vous plus sur ce changement, que je ne blâme pas, loin de moi ceste idée.
Et il ajouta tout de même :
Puisque nous y sommes, pourrais-je voir vostre lettre de créance, formalité commune aux ambassades ?